De Porvenir à Ushuaïa ... la Terre de feu !!!
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Dernière étape du voyage... "La Tierra del Fuego", île du bout du monde, abritant plus de 400 estancias, une faune et une flore encore surprenante, encerclée par le détroit de Magellan (Nord, Nord-ouest), l'océan pacifique, l'océan atlantique (Est) et le canal de Beagle (Sud). Contraste de paysages entre pampa au Nord, lacs, forêts et cordillère des Andes au Sud.
Cote pacifique de l'ile de la terre de feu
Avant de revenir sur ces 6 jours de vélo, je vais vous conter un peu son histoire...
La terre de feu fut occupée par 4 groupes d'indiens, il y a plus de 10 000 ans, alors que l'île n'était pas encore séparée du continent, le détroit de Magellan n'existait pas encore !
Les indiens chassaient le lion de mer (dont ils récupéraient la graisse pour s'enduire le corps, formant ainsi un très bon isolant contre la pluie, ainsi que la fourrure pour se protéger du froid).
La découverte de l'île au 16ème siècle vit bons nombres de colons européens s'installer, cette terre étant suffisament fertile pour le bétail ; c'est alors que naissèrent les Estancias. Puis vinrent les chasseurs de phoque, les chercheurs d'or...
Les indiens furent très vite considérés comme une race inférieure, vivant presque nus, voleurs car ils chassaient le guanaco et bientôt le mouton, puisqu' avant l'arrivée des colons, le droit de propriété n'existait pas, ils ne connaisaient pas de limites territoriales.
De véritables chassent à l'homme furent organiser contre les indiens, massacrant les nombreuses populations indigènes de la terre de feu.
Les maladies apportées par les colons contribuèrent également à dessimer petit à petit ces ethnies, dont il ne reste aujourd'hui en terre de feu, aucun descendant !
Seuls qq musées, des statues ou même des noms d'estancias retracent encore leur histoire et perpétue la mémoire de ces populations indigènes.
La terre de feu est divisée entre le Chili et l'Argentine la partie la plus active de l'ìle se situe còté argentin, avec les 2 plus grosses villes que sont Rio Grande et Ushuaïa.
Le gouvernement argentin, pour contrer le Chili et favoriser le développement de l'ìle au profit de l'Argentine, proposa de gros avantages fiscaux aux argentins voulant s'installer en Terre de feu, ce qui explique le développement rapide de ces villes, comme Rio Grande, et l'architecture un peu sommaire (belles maisons au milieu de zones industrielles).
En revanche, Ushuaìa garde un agréable cachet, en bordure du canal Beagle, entourée des montagnes de la cordillère des Andes.
Revenons à Punta Arenas...
Nous sommes jeudi 15 janvier... la terre de feu n'est qu'à 35 kms de là, soit 3h de bateau pour traverser le détroit de Magellan...
Nous arrivons à Porvenir sous un violent orage, avec un vent glacial, qui nous motive à dormir au chaud !!
Ce petit hòtel de famille est fort agréable, nous nous y reposons sans regret : ce n'est pas un temps pour rouler aujourd'hui !!
Porvenir, petite ville aux maisons colorées...
Finalement, c'est sous un ciel radieux que nous entamerons nos 1ers coups de pédale le lendemain !! Dès la sortie de la ville, le bitume laisse place à un ripio de bonne qualité.
Le vent est bien présent, nous freine sur nos 1ers kms, mais on avance à notre rythme...
Nous longeons cette piste côtière un long moment, les falaises abruptes plongeant dans la mer : nous sommes dans la bahia inutil.
Cerains ont la chance d'y voir des bancs de dauphins...pas nous :-(
Dommage ! Le paysage de pampa plutòt verdoyant, nous laisse entrevoir encore pas mal de bébêtes, entre autres les guanacos et toujours nos bandurrias qu'Ana appelle ses coins coins !!
La piste longe le détroit de Magellan...
Nous posons la tente après 80 kms, dans une petite oasis de cyprès, en bord de route.
Nous espérons nous mettre ainsi à l'abri du vent entre 2 arbres !
Pas facile de trouver un bivouac abrité du vent, dans ces plaines de pampa !!
L'idée semblait bonne sauf que... on est en fait dans un couloir de vent !!!!
Pourtant, quand on a planté la tente, eh ben, on avait l'air d'être plutôt protégées !!!
Le vent nous joue parfois des tours...
ce sera nuit blanche pour les velandeuses !!!
Pffff...on fera mieux la nuit prochaine, c'est sûr !!
Vous en pensez quoi ??? Bah oui, ça dépend du sens du vent !!
Petit lot de consolation, la journée qui suivra sera magnifique, avec un vent dans le dos à vous en faire pousser des ailes !!
Toujours ce même paysage de pampa, nous quittons bientôt les bords de mer pour rentrer dans les terres.
De chaque còté de la route, des kms de clôtures délimitent les nombreuses estancias de la terre de feu...
Très intriguées par ces immenses fermes, on s'est promis de franchir un des ces portails de bois avant la fin du voyage...au moins pour demander de l'eau ... on peut pas nous refuser ça !!!
Non loin de la route... une estancia
Petite surprise de la journée... à la croisée des chemins, nous rencontrons 2 chiliens avec leur troupeau de moutons. Ils viennent de tuer un agneau.
Ils nous interpèlent et nous proposent gentillement le café... un si bon moment ne se refuse pas !!
Qui veut une côte d'agneau ????
Quelques kms plus loin, nous rencontrons un groupe de 6 cyclos espagnols (que des mecs) : ils luttent vent de face, tandis que nous nous laissons porter...je sais, c'est pas juste !!!
hi hi hi On échange qq mots et déjà, on sent qu'ils ont envi de faire demi-tour (pour plusieurs raisons, vous aurez compris !! lol)
On aime bien rencontrer les cyclos : les échanges sont courts, mais toujours animés et notre liste de blogs à suivre en rentrant s'agrandit !!
Nous arrivons bientôt à San Sebastien, au poste frontière chilien...puis 14 kms plus loin, c'est la frontière de l'Argentine qui nous attend !! Et là, vous allez me dire ... mais à qui appartiennent les 14 kms ???? bah je sais pas moiiii !!! (euhhh.... Jean-louis ????? :-)))
Nous venons de traverser l'île d'Ouest en Est, nous longeons maintenant l'atlantique, cet océan qui nous rapproche un peu plus de notre pays !!! Finie la piste, nous retrouvons une route asphaltée, et ce jusqu'à Ushuaïa !!
Seul l'océan atlantique nous sépare de vous ...
En revanche, le vent nous vient maintenant de coté, le temps commence à se gâter et nous avons deja roulé 100kms... par hasard, nous approchons bientòt d'une estancia.
Devant ce paysage de pampa, où il est impossible de trouver un arbre ou une colline pour s'abriter du vent, nous y allons au culot !!
Ce soir, on a décidé de dormir à l'Estancia Sara Brown !!
Oh oui, vraiment culottées les filles ... l'estancia Sara Brown est l'une des plus importantes de l'île !! Et alors ???
Nous franchissons le portail fermé, et nous dirigeons vers ce qui semble être les étables, énorme bâtiment de béton, tout en longueur. Nous posons les vélos au pied de ces murs gris, la porte est ouverte...
On entre... Personne.
Youhouuuuu ??? On découvre avec surprise l'atelier de tonte des moutons, avec les étables au fond (2000 bêtes qui attendent sagement leur tour). Magnifique planché en bois, étable en bois....on réalise la richesse du lieu !!
Quelques kgs de laine sont empilés à différents endroits de la salle, en attendant d'être triés et plastifiés et de partir pour l'exportation !!
Discrètement, on fait qq photos, on peut pas râter ça, c'est l'excitation !!
Moiiii, j'ai trouvé mon lit pour ce soir !!
On se voit déjà dormir sur un tapis de laine...mais olaaaaaaaaaa, pas de folies les filles, vous êtes dans une propriéte privée !!!
Bon sérieusement....
Nous partons à la recherche d'un habitant de ces lieux (non, pas un mouton !! ).
A còté de ce bàtiment, une grande maison jaune, òu nous avons vu passer qq têtes !
Nous nous y rendons et sommes accueillies bras ouvert par les ouvriers : tu m'étonnes !!!
2 nanas au milieu d'une vingtaine d'hommes, qui travaillent sans relâche durant 3 mois, dans une estancia loin de tout. ...
Cette maison n'est autre que leur lieu de vie, où ils mangent, dorment, se retrouvent en dehors du travail.
Certains viennent du nord de l'Argentine (4000 kms) pour travailler en saisonnier, laissant familles ou enfants.
Univers exclusivement masculin... ils ne nous quitterons pas de la soirée, après nous avoir autorisé à planter la tente contre le mur du bàtiment principal.
T'es pas bien entourée là ?????
Nous avons droit à l'agneau migoté dans son excellent jus avec pâtes, pour notre repas du soir !!
Que demande le peuple ?? :-)
Bon, c'est pas tout les garçons, vous êtes très sympas (un peu collants...), mais une velandeuse qui a pédalé toute la journée se couche tòt, alors...
A demain, 7h, pour la visite des étables et une petite séquence "tonte" !!!
Cooooool, on est ravies !!!!
Au réveil, c'est une foule de travailleurs que l'on voit débarquer !!
On sent les regards se porter sur nous, ce n'est sûrement pas habituel, des cyclos qui dorment à l'abri d'une estancia !!
Et voilà que le big boss débarque en 4*4....
Il s'approche de nous et après qq questions classiques, nous parle dans un très bon français.
Il connait très bien la France, surtout Paris, Deauville, et assiste souvent aux matchs de polo....
Alors, lui...c'est un vrai... THE BIG BOSS !!
Son air froid n'enlève rien à sa gentillesse ; il nous autorise la visite de ses étables et se charge meme de la guider !
Nous retrouvons nos amis de la veille, en plein travail. Ici, on ne rigole plus, rendement oblige, d'autant que le boss est là !!
Avant de repartir, il nous propose de suivre la piste qui longe l'estancia et de passer voir sa résidence principale (à 2 kms de l'estancia), très fier de nous préciser que l'on y vera un magnifique jardin (de lupins aux couleurs multiples), ses fleurs venant de France !!
La demeure est magnifique, à l'architecture moderne...
On y mesure toute la richesse de ces propriétés et les différentes classes sociales qui s'y cotoient, sans se mélanger toutefois...
Nous quittons la propriété du big boss...sourire aux lèvres !!!
Nous quittons l'estancia vers 8h, heureuses de cette expérience atypique.
Le ciel se couvre peu à peu dans la matinée...pas de difficultés pour cette journée, nous arrivons rapidement à Rio Grande, importante ville industrielle, de la côte atlantique.
Pas de cachet particulier, si ce n'est de belles demeures. Nous trouvons un p'tit hòtel de routard, très sympathique : à peine franchi la porte, on nous offre le café !! Pas d'hésitation, on reste !!!
On y retrouve plusieurs cyclos, un couple de suisses qui commencent tout juste leur voyage de 2 ans dont l'objectif final est l'Alaska et un hispano-américain, qui voyage depuis un certain temps déjà.
L'ambiance est vraiment sympa, on serait bien restées qq jours de plus, mais Ushuaïa nous tend les bras, alors...
Nous quittons Rio Grande sous le soleil avec un terrible vent de face les 10 premiers kms.
Les paysages de pampa s'effacent et laissent place à une végétation de plus en plus dense : nous retrouvons nos forèts d'arbres parasités au milieu de plaines sauvages où vivent de nombreux guanacos ; au loin se dessinent les montagnes...
c'est la Cordillère des Andes !!!
Nous avons quitté cette chaìne de montagne à Puerto Natales, et la retrouvons en bout de terre de feu.
Il nous faudra la retraverser une dernière fois, pour accéder à la ville d'Ushuaïa !
La cordillère des Andes face à nous....
Après 110 kms, et une journée excellente sous une chaleur presque étouffante, nous arrivons à Tolhuin, jolie petite ville aux chalets de bois et dont l'attraction principale est la fameuse Panaderia (boulangerie) "La Union".
Nos amis cyclos nous en ont longuement parlé, pour les fameuses facturas que l'on peut y déguster (excellentes viennoiseries, mais on a les mêmes à la maison !!).
En entrant dans la boulangerie, on peut y voir Emilio (le patron) en photo, sur tous les murs, avec les stars locales ou les sportifs !
D'ailleurs, il est fan de vélo, et héberge les cyclos de passage qui cherchent un toit pour la nuit.
La boulangerie tourne 24h/24, avec des équipes qui se relaient régulièrement, et ouvre de 6h du matin à minuit !! Il y aurait une cinquantaine d'employés...la vache !!
Une si grosse entreprise pour un si petit village !!
Après avoir acheté qq facturas et rempli nos estomacs de toutes ces cochonneries sucrées mais vraiment trop bonnes, nous nous faisons gentillement héberger à l'étage de la boulangerie, dans un appartement débarras, mais... matelas, sièges en cuir...bref, le luxe pour nous!!!
On nous offre même la douche de l'arrière boutique !!
C'est le top !
Demain, nous prendrons le dej. à la boulangerie (elle fait aussi salon de thé) : une bonne dose de sucreries avant le départ, c'est bon à prendre !!
Bienvenue chez Emilio...
Nous partons gavées, comme prévu...
Le beau temps est toujours là, décidemment, on a vraiment de la chance !!
On nous avait dit qu'on aurait le vent, la pluie et la grisaille...que neni ! Notre route longe l'immense lago Fagnano...
On se croirait dans les Alpes, entre lacs, forèts et montagne.
Un vent de face ralentit notre course et nous fatigue bien vite.
Nous stoppons notre journée au bord d'un autre petit lac, le lago Escondido, dans un tout petit village.
Il y a un poste de secours : nous nous y arrêtons pour demander où dormir.
Habitués à voir passer de nombreux cyclos, ils nous proposent la pelouse derrière leur maison, abritée du vent.
Il y a déjà un couple de cyclos installés, ce sont des hollandais. C'est leur premier bivouac, puisqu'ils sont partis d'Ushuaïa ce matin ; pour nous, c'est le dernier!!
Ana nous fait la surprise de sortir une bouteille de champagne de ses sacoches !!
Dernière nuit sous tente pour nos Velandeuses, il faut fêter ça !!!
On trinque avec les hollandais !!
Moins de 60 kms nous séparent d'Ushuaia : dernier jour, nous traversons la cordillère par le col Garibaldi (c'est un signe pour Ana, qui travaille rue Garibaldi !.. marrant de finir son voyage par un col du même nom !! Ca sent le retour...).
Nous continuons à croiser qq cyclos en sens inverse (décidemment, beaucoup remontent !!).
Nous essuyons qq gouttes de pluie, mais arrivons à Ushuaïa sous le soleil !!!
Devant nous, le canal Beagle, et d'énormes Ferry en partance pour Puerto William (de l'autre còté de la baie) ou l'Antartique...
Nous immortalisons notre arrivée devant le panneau d'entrée Ushuaïa et sur le port.
Ushuaïa... El fin del mundo
Ainsi s'achève le voyage des Velandeuses....
Les émotions sont encore enfouïes, on ne réalise pas vraiment tout le chemin parcouru et pourtant, ce sont exactement 4205 Kms entre Santa Cruz en Bolivie et Ushuaía en Argentine, que nous vous avons fait partager !!
Derrière ce chiffre... tellement d'images, de rencontres, d'émotions...
Merci pour votre fidélité...
Ce qui nous a davantage motivé à entretenir le blog (pas évident tout le temps, je l'avoue), c'est vous !!!
Merci pour tous vos messages !!!
De gros bisous des Velandeuses...un petit message suivra cette avant dernière Newsletter...
Sandrine